LES RITUELS DE LA TRIBU LOGO DE FARADJE

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LES RITUELS DE LA TRIBU LOGO DE FARADJE.

   INTRODUCTION

 

Ce travail pratique concerne la communauté « Logo » qui est la mienne et qui est au fait une tribu. Cette recherche tend à relever la communauté par rapport certains points et traits culturels.

Ici nous aurons à parler succinctement de certains points tels que la situation géographique et l’historique de la communauté, structure politique et sociale, structure économique, la langue et groupe linguistique et les traits culturels notamment l’habitation, l’alimentation, les moyens de communication, rituels de salutation …et avec ces quelques éléments nous osons croire qu’une lecteur qui n’avait pas eu la chance de connaître la communauté « Logo » aura désormais une lumière sur la dite communauté.

Il faut noter que la recherche se porte en gros sur la communauté un peu de la tradition vers la modernité.

 

I PRESENTATION DE LA COMMUNAUTE LOGO

 

I.1 Situation géographique

 

    La communauté Logo se retrouve dans le Territoire de Faradje, extrême Nord Est de la République Démocratique du Congo, District du Haut- Uélé, Province Orientale. Cette Communauté couvre le 7 /10ème du Territoire de Faradje dont la grande partie est située entre la rivière Dungu et la rivière Nzoro ( deux rivières qui constituent un important affluent de l’Ubangi).

Cette région est comprise entre les méridiens 29°30’ et 30°50’ ([1]).Le reste du Territoire (3/10) est occupé par :

Ø   Vers le Nord-Est par les Kakwa ;

Ø   Et d’autres comme les Mondo, Les Dongo, les Baka…

I.2. L’historique de la communauté

 

La communauté Logo est d’origine soudanaise, tout comme beaucoup d’autres tribus du Nord – est de la RDC notamment les communautés Lendu, Lugbara, Alur  et consort.

 

Avant l’arrivée des colonisateurs, et suite à des facteurs divers tel la famine mais surtout les guerres tribales incessantes, ces communautés citées ci- haut étaient contraintes à l’exode ou au nomadisme. Ces mêmes communautés aujourd’hui se rencontrent quand à ce qui concerne certaines appellations linguistiques. Citons par exemple le nom de la chèvre en « Logoti », parlant de Kilogo : « ndri », en « Lugbarati » c’est le même et en Kilendu : « ndre ». Les nuances ne sont pas trop grandes, surtout entre les Logo et les Lugbara(2) [2].

 

A la fin du XIXème siècle, les Logo vivaient par groupe dans le territoire compris entre les rivières Garamba (dans l’actuel parc de la Garamba) et Aba, et à travers la région sud jusqu’à Faradje (l’actuel chef – lieu du territoire).

 

De 1900 à 1912, l’administration coloniale fit appel aux Logo pour « pacifier » les groupes Kakwa, Ndo, Madhi, Lugbara et Okebo (car les guerres avaient fissuré les communautés en groupes).

 

L’historique de « Kinoko » (oncle) entre la communauté Logo et Azande.

 

Sur toutes les communautés de la région vivaient dans la guerre, il y avait eu une attaque des Azande sur les Logo du groupe Loriba. Cette attaque avait couté la vie au Chef du groupe, le Chef Kanieroko et la dite attaque a dévasté le groupe Logo Ogambi ; ce fait, les Logo firent la paix avec les Azande et les deux communautés se proposèrent qu’ils sont désormais des oncles, « noko ». C’est la raison pour laquelle partout où les logo et les Azande se rencontrent et pour toujours ce sont des oncles qui se rencontrent, sous l’appellation  « noko ».

 

En ce qui concerne les groupes de la communauté Logo, il en avait six qui forment aujourd’hui les six collectivités de la communauté. Ces six groupes sont : Logo Doka, Logo Lolia, Logo Obeleba, Logo Bagila et Logo Avokaya.

 

L’historique récent du groupe « Doka », dont je suis originaire.

 

Vers le début du XXème siècle, le Chef Matafa avait marqué l’histoire des Logo en général et des Logo Doka en particulier. En effet, Matafa était le fils de Yegi, du groupe (clan) Doka, ancien Lieutenant d’Origo, fils de Kanieroko (tué par les Azande) ; le Lieutenant Yegi avait bruyamment secondé de Chef Origo au cours de ses conquêtes vers le Sud (Les deux étant des deux groupes différent).

 

A la mort du Chef Origo, Yegi fut mis à mort conformément à la coutume Ogambi qui prescrivait que le meilleur ami du Chef accompagne ce dernier dans la tombe. Matafa saisit ce prétexte pour se revolter. Il fut pourchassé par les Ogambi mais réussit à se faire reconnaître comme Chef par le Lieutenant de Renette en 1903 (Lieutenant appartenant au groupe des Officiers et sous – officiers de la Force publique qui séjournèrent dans l’enclave de Lado de 1893  à 1906, sous les commandements successifs de Henry, Chaltin et Handet). Libéré de la crainte des Ogambi et se servant de la politique du feu le Chef Origo (celle de maintenir son autorité sur les groupes conquis en s’y faisant représenter par les membres de famille), MATAFA eu comme seul objectif d’étendre  ses pouvoirs et il s’y consacra entièrement.

Il soumit successivement les logo de l’Est, une partie des Dongo et Ndo, et bleur imposa comme Chef, son frère TANDIA. Il déborda ensuite les frontières pour s’attaquer aux Lugbara, les pilla, les chassa en utilisant les peaux sèches de bovins qu’ils frappaient en les faisant résonner comme la détonation des armes à feu de l’époque.

A la fin de l’année 1912, il confia l’administration de cette zone (Lugbara) à l’autre frère ZOMBO. Les deux frères TANDIA et ZOMBO l’ayant fortement soutenu durant ces conquêtes.

En 1914, le territoire est tombé sous l’influence de MATAFA qui s’étendait vers l’Est jusqu’à la lisière de la RDC avec le Soudan et demeure jusqu’aujourd’hui les limites Est de la communauté Logo.

MATAFA continua également avec ses conquêtes jusqu’à rencontrer DJULU, le plus grand conquérant de l’Ituri avec lequel il fit un « pacte de sang », c’est-à-dire l’absorption après incision cutanée de son ami, de quelques gouttes de sang entre les deux en guise de l’alliance de fraternité ([3]).

 

MATAFA en a également profiter pour régner par représentation en Ituri ([4]).

Voici les subdivisions actuelles de la communauté Logo en entités administratives appelées collectivité (Chefferie).Se sont les collectivités Chefferie des Logo : Ogambi, Doka, Obeleba, Lolia, Bagila et Avokaya.

 

II STRUCTURE POLITIQUE ET SOCIALE

 

II.1 structure politique

 

Comme dans toute organisation politique on a le caractère obligatoire. La structure politique de la communauté Logo se présente de la manière suivante :

 

Ø   La Collectivité : la communauté est composée de six Collectivités (citées ci-haut) dirigées chacune par un Chef de collectivité Chefferie ;

Ø   Le Groupement : Chaque Collectivité est subdivisée en groupement et est dirigé par un Chef de Groupement. Les Groupements de ma Collectivité d’origine (Logo- Doka) sont : Kiraka (le mien et en même temps Chef-lieu de la Collectivité), Makasango, Makoro, Ndolomo et Ambarau (indépendant depuis l’époque coloniale) ;

Ø   La Localité ou village : Les groupements sont subdivisés en localités dirigées chacune par un chef de localité ou « Kapita » ;

Ø   La sous localité : c’est la sous subdivision d’une localité et elle est gérée par un Chef de sous localité ou « Bhago ».

 

NB : Le terme bhago est très capital car ce n’est pas n’importe qui, qui accède à ce titre, c’est l’équivalent d’un banquier d’un trésorier non pas seulement de la sous – localité qu’il gère mais de toute la communauté. C’est dans sa  les sous – localités et les localités que l’économie ou le grenier de la collectivité est implantée. Par conséquent un « Bhago » doit être quelqu’un de la bonne gestion et un très bon conservateur. Il collabore directement avec le chef de collectivité et il est beaucoup écouté par le chef.

 

II.2 STRUCTURE SOCIALE

 

Quant à ce qui concerne la structure sociale, dans la communauté logo, on a les clans ou du moins les groupes linguistiques. C'est-à-dire que la communauté est socialement subdivisée en des groupes qui se différencient par des petites nuances.

 

Nous avons :

Ø   Les ANYABHA (c’est -à dire cannibales), qui occupent le Nord – Est de la communauté, dans la collectivité de Logo Obeleba et dont le dialecte est fortement influencé par celui de la communauté voisine, dans le territoire d’Aru, les Ndo ; partageant une frontière commune ;

Ø   De la même façon les « Kuruleba (les gens d’en haut) de la collectivité de Logo Obeleba et d’une partie de Lolia. Ils partagent les mêmes frontières avec les Kaliko d’Aru ;

Ø   Les Ogambi qui occupent le chef – lieu Faradje et les localités environnantes. Ils ont quelques traits linguistiques communs (le ton, phonétique) avec les Lugbara d’Aru ;

Ø   Les SIRIGI ont leur nuance linguistique particulière en  eux (Logo Doka) ;

Ø   Les BUZA BUDARA, influencée par la langue Dhongo (Logo Doka).

 

Dans chaque groupe linguistique on a des associations familiales « SURU » et enfin on a des familles cellulaires (restreintes)

 

NB : En ce qui concerne la structure sociale, je suis de SIRIGI, de l’association KULI KONZI, de la famille ADJUMATI.

 

III. STRUCTURE ECONOMIQUE

 

Dans la tradition logo, la structure économique est du type de l’économie de subsistance. Suite à des multiples affrontements intertribaux .exposant la population à l’insécurité, au nomadisme ou exode, d’une part et à la végétation du type  « savane boisée » en terres fertiles d’autre part, l’économie était basée sur des petites cultures de terres (agriculture), l’élevage des petits bétails, la chasse, la pêche et la cueillette.

En ce qui concerne l’agriculture, les principales cultures sont :

- le sorgho, le sésame, le pois soja, igname, l’eulesine, le manioc, le maïs et d’autres cultures qui ne sont pas jusque là sujet d’études de la part des scientifiques. Par conséquent  il manque des noms, en français, pour les cultures suivantes : maniga (une sorte de sésame à gros grain), kongorolo (sorte de haricot à gros grain rond et à coque).

L’élevage est celui de caprins (chèvres) et des gallinacés (poules).

Les rivières et ruisseaux de la région étaient très poissonneux occasionnant la pêche par digues, guet à pan, nattes cylindrique…

La chasse aux gibiers est fortement pratiquée car les savanes sont très peuplées de diverses espèces animales

Il y a aussi les cueillettes des fruits sauvages, ramassage des termites, sauterelles, des champignons comestibles etc.

 

 

Au départ, le commerce était exclusivement le troc et cela se pratiquait entre les cultivateurs et les éleveurs ; c’est – à – dire, les produits de l’agriculture  contre les produits de l’élevage.

 

C’est avec l’arrivée des Ndo okébo, qui étaient des premiers commerçants de l’époque, que le commerce (de troc) avait commencé à s’élargir. Ces gens occupant la partie frontalière entre Aru et Mahagi, étaient des fabriquaient la houe en faisant couler une variété de pierre (couleur noire) et ensuite les échangeaient contre les produits vivriers ou les produits d’élevage (= l’époque précédant légèrement l’arrivée des colonisateurs (tradition orale recueillie auprès de député provincial DRANDEMA, originaire de la communauté Logo). Et avec l’administration coloniale,il y avait finalement eu l’instauration de la monnaie.

 

IV.LA CULTURE DE LA COMMUNAUTE

 

4.1 La langue et les groupes linguistiques

 

La langue de ma communauté est le  «  Logoti » ; c'est-à-dire Kilogo , la langue des Logo. Les groupes linguistiques qu’on y trouve sont : les Anyabhati, Kurlebhati, Loliati, Ogambiti, Dokati (ou Sirigiti) et Buzabudarati.

 

Mon groupe linguistique est celui de Sirigiti (Doka).

 

N.B. Actuellement la tendance est vers une langue commune due à la mobilité des groupes et certains projets américains notamment traduisant la Bible à la langue ; donc la génération d’aujourd’hui tend vers un Logoti – synthétique.

 

4.2. Les traits culturels

 

a)   architecture :

 

Dans la tradition des ancêtres, avant de construire, on doit d’abord étudier le positionnement. Trouver d’abord là où il y a la croisée des deux rivières ou ruisseaux et implanter la construction d’eau. La porte sera orientée vers la savane et le derrière vers la croisée des cours  d’eau.

Tout cela se justifie par : la fertilité de terre au centre des deux rivières ou ruisseaux ; le climat frais qu’offrent ces eaux ; mais surtout une bonne surveillance des éventuelles attaques des ennemis.

 

Et enfin, y construire des cases ou hangars dont les murs sont en bois rangés.

 

On y dort en commençant par le par le père de la famille, suivie de la mère et les enfants selon l’age jusqu’au tout jeune sauf le bébé qui doit toujours être entre le père et mère.

 

Mais au fil des ans et avec l’évolution, ces traits architecturaux ont quasi complètement disparu et  les constructions sont faites n’importe où dans la savane, à condition que cela soit proche d’un ruisseau ou une rivière et les matériaux ont changé ; aujourd’hui les villages sont construits en chaumes et les mures sont  en terre (terre argileuse jetées sur les bois liés des roseaux).

 

b)   Alimentation

 

Les gens se nourrissaient dans le temps de :

- viande de chasse, ce sont des très bons chasseurs ;

- viande de pèche (les poissons), la pèche se faisait des diverses manières ; pèche à digues pendant la saison sèche, à guet appât,  à nattes et il y avait beaucoup de poissons ;

- termites, sauterelles, champignons etc. ;

- Produits des champs et d’élevage naturellement

 

Les ancêtres étaient très bien nourris tant quantitativement que qualitativement, cela s’expliquant par leur vigueur.

 

Aujourd’hui certains produits ne sont pas à la partie de tous tel que la viande de chasse, le poisson, champignon compte tenue de leur rareté et de l’évolution démographique.

(Propos que j’ai recueilli auprès de mon père car il a beaucoup vécu dans la communauté).

 

c)   Moyens de communication

 

Les traditionnels moyens de communication de  la communauté se présentent comme suite :

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